Avis sur le livre de Margaret Atwood - La femme comestible
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La dernière partie, très courte, revient au mode narratif du début du roman: racontée à la première personne. Marian semble comprendre qu'il lui faut sortir de cette impasse alimentaire - si elle ne veut pas mourir de faim. Sa relation avec Peter bat de l'aile alors que celle qu'elle mène avec Duncan prend de l'ampleur, malgré un avenir qui ne peut qu'être dévastateur. Dans un dernier sursaut, la narratrice se décide à reprendre du poil de la bête, à avouer ses erreurs à son futur mari autour d'un gâteau en forme de femme qui lui ressemble étrangement. Un dessert aussi matériel que symbolique qui sera mangé par tout son entourage, ainsi qu'elle-même...mais pas par son futur mari. Cela pour dire qu'au final, l'héroïne se mangeait elle-même?
Le roman est construit comme un menu. L'incipit et la mise en place de l'intrigue, c'est la première partie, l'entrée, histoire de mettre en éveil les papilles. La seconde partie, la plus consistance, c'est le plat principal, où tout se met en place, malgré des aspects trop copieux -on aurait aimé quelques digestifs et sorbets citrons en cours de route-. Quelques longueurs portent un peu sur l'estomac. Mais, alors qu'on pensait ne plus être étonné, le dessert, très réussi, nous fait presque oublier les côtés négatifs du plat précédent: succulent!
Un bon roman, au final, surtout pour sa construction narrative - alternant première et troisième personne- et ses personnages secondaires -parfois plus crédibles que l'héroïne-. Quant à l'intrigue en elle-même, on déplorera quelques longueurs. Les fans seront cependant ravis de retrouver dans ce premier roman tout ce qui a fait le succès de Margaret Atwood. Pour les autres, préferez La servante écarlate, l'un de ses meilleurs livres.