Livre : Exultant de Stephen Baxter
-
25000 ans après Jésus-Christ, l’humanité dans la diversité de ces évolutions...
L’humanité toujours en guerre. Une guerre millénaire pour la conquête de la galaxie, une guerre contre un ennemi méconnu, inconnu, une guerre qui est un moteur de l’économie, de la survie… Une guerre qui est le début et la fin de tout…
Tout démarre donc comme un space-opera standard, prêt à obéir aux lois du genre. Et puis très rapidement, ben non… Les paradoxes temporels engendrés par l’usage de technologies supraluminiques ne sont pas ignorés, ils font partie intégrante de l’histoire ; dès le début, un « apprenti héros » se trouvera confronté à son double temporel plus jeune.
Habituellement, l’humanité se trouve en guerre contre un extra-terrestre inconnu, incompréhensible et surpuissant. C’est bien sûr le cas ici ; mais Baxter n’est pas un auteur quelconque (mais non !), et il va explorer une voie un peu plus originale, ancrant son histoire à la fois dans les origines de l’univers, mais aussi dans les courbures de l’espace-temps (quand on vous dit qu’il a de l’imagination !). Et évidemment, les choses ne s’arrêteront pas là ; trous noirs, univers parallèles, déplacements temporels sont les lots de cette grande aventure.
La nouvelle forme d’humanité, la coalescence, est ici reprise, 20.000 ans après le premier roman, avec ses particularités, son évolution, sa spécialisation.
Mais quand Baxter a une idée, elle ne vient pas toute seule : son roman est un foisonnement intellectuel – parfois au détriment de la lisibilité des personnages.
Les trous noirs sont donc un fondement de l’univers ; en sont issues des cultures, des topographies différentes. Mais c’est également un support d’information, potentiellement un calculateur. L’univers est né… ben oui, mais de là où il vient, il y avait une myriade de soupes d’univers en gestation, et des formes de vie étaient déjà présentes, forcément différentes. Et puis le big bang amena des collisions, des civilisations apparurent et disparurent, toute échelle de temps et d’espace relative. Enfin, bien plus tard arrivèrent les hommes, l’essaimage de la galaxie, leur lutte contre un adversaire séculaire. L’auteur fera donc voyager son lecteur dans pas mal d’endroits, rencontrant plusieurs espèces, développant de nouvelles technologies.
Baxter exploite la société qu’il a bâtie dans le tome précédent (Coalescence) ; ici point de rappel lourdingue, tout est fait en subtilité ; on retrouve un Baxter imaginatif, et Coalescence ne semble donc qu’être une (trop) longue (et ennuyeuse) introduction à cette odyssée universelle. Pourtant tout n’est pas rose ; Baxter n’a pas lâché (ou du moins la traduction) un style un peu lourd, aux dialogues parfois peu judicieux. Comme si l’important était d’explorer les idées, leurs conséquences, et que l’humain n’était que quantité négligeable, délaissé au profit des rebondissements et avancées scientifiques. Beaucoup de rebondissements, des spéculations à tout va… un excellent roman.